Togo/Covid-19 : Comment concilier riposte sanitaire et protection des droits fondamentaux?

La crise sanitaire liée au Covid-19 continue de sévir dans de nombreux pays dont le Togo et bouleverse les habitudes économiques, sociales et culturelles des citoyens. La mise en œuvre des mesures de riposte prises par l’Etat togolais pour ralentir sa propagation, dont l’état d’urgence sanitaire en vigueur n’a pas été sans répercussions négatives sur un certain nombre de droits fondamentaux des citoyens.
Devant les membres du Panel Watch pour la dernière session d’une longue série tenue ce mardi 29 septembre 2020, Gafarou AKPAO, directeur de la législation et de la protection des droits de l’Homme au Ministère des Droits de l’Homme et des Relations avec les Institutions de la République et le Colonel Kodjo AMANA, commandant de la FOSAP et Pierre DEGBOE de l’Union Chrétienne des Jeunes Gens présentent la situation.
En effet, les décisions de confinement adoptées pour freiner la propagation du COVID-19 ont restreint inévitablement la liberté de circulation et, du même coup, la liberté d’exercer bien d’autres droits humains. « Nous sommes aujourd’hui face à une pandémie qui défie les droits de l’homme notamment le droit à la santé et le droit à la vie. Les autorités ont pris des mesures pour riposter contre la propagation du virus. Dans cette démarche le ministère avait fait des tournées médiatiques pour sensibiliser la population y compris les forces de l’ordre qui interviennent dans la gestion du Covid-19, sur les implications des ordonnances quoi ont été prises par les autorités en lien avec la protection des droits de l’homme » a fait savoir Gafarou AKPAO, directeur de la législation et de la protection des droits de l’Homme au ministère des droits de l’Homme. Des mesures prises, qui malgré elles, n’ont pas empêché quelques cas d’allégation de bavure.
Selon le Colonel Kodjo AMANA, commandant de la FOSAP, ces incidents sont dus au nom respect des consignes par les populations. « Il est vrai que quelques cas ont été signalés qui est essentiellement dû à l’incivisme de la population qui se résigne à ne pas respecter les mesures surtout le cas de la célébration des fêtes traditionnelles où on peut dénombré des conséquences dommageables notamment le taux des cas de Covid-19 qui s’est accru dans ces régions ».
Pour Maître Sylvain ATTOH-MENSAH, coordonnateur du Panel Watch, en ce qui concerne les relations que le citoyen a vis-à-vis des gouvernants, la situation est assez sensible . « Une partie de la population a des attitudes de défiances en face de l’autorité pour de nombreuses raisons. Raisons de précarité de vie, acceptation d’une situation donnée, rejet d’un système politique ou des raisons d’incompréhensions ou de frustration face à la manière dont les affaires du pays sont gérées. Tout cela peut donner lieu à des interprétations ou attitudes de défiances ».
Le commandant de la FOSAP se veut confiant en un meilleur respect des droits de l’Homme car dans le mode opératoire des forces anti-pandémie, la protection des droits de l’homme est placée au centre des activités. « Nos agents n’outrepassent pas les ordres qui leurs sont donnés. Ces derniers temps, vous pouvez le constatez qu’il n’y a pas eu d’allégation de bavures et les agents ont travaillé de façon professionnelle. S’il faut faire le bilan, nous avons travaillé de façon professionnelle et il n’y a pas eu des cas de bavures avérés » a-t-il ajouté.
Cette série de rencontre des panels avec les institutions de la république et d’autres organisations est une occasion pour les militants, défenseurs et observateurs des droits de l’homme de pouvoir jauger de l’efficacité des systèmes qui sont mis en place par les autorités pour faire face à cette situation incertaines et exceptionnelle que crée la pandémie Covid-19. « Cela nous réconforte en tant qu’acteurs de ces genres de mécanismes de ce que le gouvernement et les institutions marquent leur disponibilité à se soumettre à cet examen qui est un examen en miniature de ce que le gouvernement vit lors des examens périodiques universels » a conclu Maître Sylvain ATTOH-MENSAH.